Témoignage : étudiants entrepreneurs

photo tri shoes

Clara, Ronan et Caroline sont tous les trois étudiants en Master STAPS. En 2021, ils se sont lancés, grâce à Pépite Ozer (Le Pôle étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat de l'UGA), dans un projet de création de chaussure de triathlon permettant de faciliter les transitions vélo-course à pied baptisée "Tri Shoes".

Comment est né le projet?
A la base, le projet est parti du cours de l’UE Ergonomie. On nous a demandé d’inventer une innovation qui répondait à un besoin dans le monde du sport ou dans une autre spécialité. Nous étions en groupe et la réflexion nous est venue, de part nos pratiques sportives respectives, de nous orienter vers une problématique liée au sport d’endurance, en l’occurrence le triathlon. Après discussion et réflexion, on s’est penché sur la problématique des transitions spécifiques au triathlon. La transition en triathlon nécessite un changement de chaussure entre la course à pied et le vélo. Ce changement peut faire perdre du temps aux sportifs voir abîmer leur matériel, particulièrement au niveau amateur, en effet plus la distance de course est courte et plus l'intensité d'exercice requise est élevée, plus une bonne transition cycle-course (T2) est susceptible d'être importante pour le classement général de l'athlète.


Sur quoi avez-vous fondé votre projet?
Nous avons fondé notre méthodologie sur 3 étapes en commençant par la réalisation d’une analyse de l’activité « Triathlon » et de la transition vélo – course à pied.
Pour cela, nous avons réalisé un diagramme Homme-produit-environnement qui nous a permis d’établir les interactions de l’utilisateur en fonction de l'usage du produit par l’utilisateur et de l'impact de l’environnement sur ce dernier. Nous avons poursuivi notre analyse par un graphe des tâches. Nous avons alors représenté les tâches à effectuer pour réaliser une transition selon les différentes méthodes utilisées. Nous avons également imaginé ce que donnerait ce graphe si nous le proposions aux pratiquants.
Afin d’imaginer la conception d’une chaussure, nous nous sommes également renseignés sur les normes et règlements auxquels cette dernière devrait répondre. Selon le règlement de la FFTRI il n’y a aucune contrainte ou indication particulière quant aux chaussures utilisées.
Enfin, nous avons conçu un questionnaire nous permettant de cibler les attentes et les besoins des pratiquants. A la suite de celui-ci, 68% des répondants déclarent effectuer la transition 1 en enfilant leurs chaussures de vélo tandis que 32% utilisent des élastiques pour attacher leurs chaussures sur le vélo. Lors de la transition 2, 53% d’entre eux descendent du vélo nus pieds contre 47% descendant chaussures de vélo aux pieds.
Ainsi, au regard de notre problématique sur les transitions, nous avons demandé à nos répondants s’ils seraient intéressés par une chaussure couvrant la partie cycle et la partie course à pied. 81% d’entre eux ont répondu favorablement.

A quoi ressemblerait cette chaussure?
En triathlon, on ne met pas de chaussures de natation. On enfile des chaussures sur le vélo, puis on les change pour la course à pied. L’idée est de créer une chaussure qui prenne à la fois les caractéristiques de la chaussure de vélo et celle de la course à pied. Concrètement, sur le vélo, on a besoin d’une chaussure fixée au vélo par une cale. On a décidé de mettre un aimant pour faciliter le décrochage, l’apprentissage aussi du clip de la pédale et de reprendre les caractéristiques de la chaussure de course à pied suffisamment confortable et dynamique pour courir.

Où en est le projet à l'heure actuelle ?
On a suivi plusieurs ateliers grâce à Pépite Ozer (Business Model). On est en train de travailler sur notre public cible, notre « persona » vraiment spécifique à la chaussure. On est au point du contrat de confidentialité pour se lancer enfin dans la fabrication d’un prototype et contacter les entreprises qui pourraient nous aider à le faire.

Quels conseils donneriez-vous à des étudiants qui veulent se lancer dans un projet innovant?
De ne pas hésiter à la faire et de tenter leur chance ! Pépite Ozer propose un bon accompagnement et qui est relativement accessible. Si vous êtes motivé et déterminé, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Ça fait toujours une bonne expérience dans tous les cas. On ne regrette pas même si le projet n’aboutit pas. Ça nous a permis de développer de nouvelles compétences et de travailler en équipe. Ça soude un groupe.
 
Publié le  1 juillet 2022
Mis à jour le 19 juillet 2022